Claude et Mileine sont volontaires DCC à Madagascar. Partis depuis plusieurs mois, ils témoignent de leurs premiers ressentis dans la découverte de la culture malgache.
« Après notre installation et repérage de nos futurs lieux de vie et de travail, nous sommes depuis plusieurs semaines dans la première phase de notre mission, « Vivre avec … ». Nous observons, écoutons, allons à la rencontre des malagasy, des expatriés français, italiens… de tous milieux, civils, religieux, autorités locales… Nous avons déjà un bon réseau de relations qui nous permet de riches échanges et de bons moments conviviaux.
Nous lisons des documents et des livres sur l’histoire et la culture du principal peuple de la région, les Antemoro. Cette ethnie, riche de traditions, avec un fort culte des ancêtres, se dit d’origine arabe. Nous apprenons beaucoup sur ce peuple côtier, avec une culture typée par rapport aux autres ethnies de Madagascar. Ces apports sont importants pour ajuster nos relations avec les partenaires et nos futurs projets communs.
Vivre dans un quartier populaire, partageant la même cour avec la famille-propriétaire de notre maison, nous met en « immersion » et au contact des réalités de la vie quotidienne, expérience intéressante. Malgré la visite des volailles dans la maison, les va et vient de la famille et des enfants dans la cour, cette vie nous apporte des bons moments d’échanges, avec des personnes qui ont toujours un sourire à nous offrir ! Même si la vie n’est pas facile pour eux et pour nous. Comme l’ensemble des malagasy, cette famille connait la précarité et la vulnérabilité quotidiennement, avec fatalisme et détachement. Surprenant, pour nous européens qui sommes imprégnés de standards de vie confortables et sécurisés.
Nous pensons que cet « apprentissage » culturel et social va nous aider à ajuster nos relations avec les partenaires dans nos missions et enrichir notre séjour. Notre prochaine étape du « Agir avec … », en sera facilitée.
Quel développement ?
Ici dans la région de Manakara, il y a de nombreuses ONG qui œuvrent pour un développement performant et durable, mais des échos nous montrent souvent des résultats contraires à leurs objectifs ! Nous avons l’impression que certains développent surtout leur structure et leur image. Nous sommes surpris de découvrir des projets de « mal-développement ».
Après deux mois de présence, nos analyses s’affinent, et nous tentons de comprendre les origines des échecs pour certains et les réussites pour d’autres. Le constat est parfois rude.
Décidément nous nous retrouvons complétement dans la ligne philosophique du CCFD-Terre Solidaire qui s’appuie sur de vrais partenariats, ici et là-bas, construits lentement et dans la durée. Ces partenariats exigeants se font auprès de divers organisations de la société civile, mais aussi avec des organisations de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, de l’artisanat …
Principes en phase, avec les analyses recueillies auprès de l’évêque local, Gaetano di Pierro, rencontré fin janvier, un nouveau « Don Helder Camara » pour la région. Il nous dit : « STOP aux grands projets pensés depuis le Nord de la planète, avec des gros budgets et des gros salaires, mais il faut revenir aux petits projets incluant au maximum les Malagasy » et élaborés avec eux. Lui aussi fait le maximum pour appuyer la société civile. »
Pour en savoir plus :
La mission de Mileine : https://ladcc.org/les-missions-de-mileine/
La mission de Claude : https://ladcc.org/la-mission-de-claude/