Baptiste, volontaire DCC a été envoyé à Jérusalem en tant que paysagiste au Mont des Oliviers chez les bénédictines de Notre Dame du Calvaire à Jérusalem. Il nous raconte ici son expérience.
Les sœurs de ce monastère, en lien avec la DCC, cherchaient un jardinier, un paysagiste pour les aider à mettre en forme leur projet de jardin contemplatif. Voilà une proposition qui fut pour moi aussi inattendue qu’irrésistible.

Dans un premier temps ce fut la rencontre avec la DCC et avec les autres volontaires, la préparation au départ. Une formation très encourageante. Pour la messe de pentecôte, à la fin de la première session de formation, chacun des volontaires avait placé une bougie sur son lieu de mission, les cinq continents s’en trouvaient tout enflammés, c’était vraiment une belle image pour partir. Ne dit on pas : «si vous êtes ce que vous devez être, alors vous mettrez le feu au monde».
Israël, la Palestine, la Terre sainte, C’est un petit territoire, mais quelle densité! Quelle richesse et aussi quelle complexité! Jérusalem : ville monde, ville des 3 grandes religions, et un jour peut être ville de paix.
Sur le Mont des Oliviers se tiennent plusieurs monastères de religieuses catholiques et orthodoxes qui sont comme des veilleurs sur les remparts de la ville. Situés sur la zone frontière, entre les deux fronts d’un conflit vieux comme le monde, entre l’orient et l’occident, elles prient et travaillent pour la paix. Je fus alors missionné pour un projet de conception de jardin contemplatif à destination des pèlerins, venus du monde entier. Mon travail de concepteur paysagiste consiste à mettre en forme, à dessiner sur plan puis à modeler sur le terrain le projet des sœurs et ce à travers de nouveaux espaces, accès, vues,… C’est aussi un travail passionnant de fond, de réflexion sur la gestion écologique du terrain.
Pour cette mission, nous avançons comme à tâtons. Après plusieurs réunions de travail avec nos collaborateurs palestiniens et allemands, nous avons aboutie à un premier plan général du monastère et du nouveau jardin contemplatif que nous avons commencé à mettre en œuvre.

Bien sûr, mon quotidien ici est aussi rythmé par les nombreux voyages, pèlerinages sur les différents lieux saints à Jérusalem et dans tout le pays : Bethléem, Jéricho, nazareth, la galilée, le désert, la mer morte…
Comme volontaire ici, nous sommes aussi témoins de l’absence de paix entre les cultures, du rude combat mené pour la fraternité entre les peuples, particulièrement entre israéliens et palestiniens. Du combat contre le fondamentalisme religieux. Ce qui me frappe ici, c’est que malgré des conditions de vie parfois inimaginables, il y a aussi une forte volonté de ces peuples d’aller de l’avant, d’espérer, de vivre.

Jérusalem «ville ou tout ensemble ne fait qu’un» semble vouloir nous rassembler que nous le voulions ou non. au quotidien, nous rencontrons aussi bien des juifs que des musulmans, des chrétiens de toutes origines : russes, ukrainiens, américains, éthiopiens, indiens…
Comme un échantillon du monde entier. Depuis le mont des Oliviers, nous sommes portés à la contemplation de cette diversité, de notre origine commune et de l’avenir qui est entre nos mains, qui sera ce que nous en ferons.