Une communauté chrétienne au Tchad

Sœur Aurélie

volontaire à N’Djamena

Arrivée en septembre 2018 à N’Djamena, au Tchad, mes pas me portent vers la paroisse catholique du secteur, Saint-Joseph-de-MardjanDaffack. Je rencontre alors une petite communauté d’une soixantaine de personnes, de toutes générations.

Spontanément, j’explique ce faible nombre par l’implantation de l’église en quartier musulman. Quel n’est pas, alors, mon étonnement de découvrir que la majorité des paroissiens habitent d’autres quartiers, et choisissent de venir à « la paroisse des hadjarai ». Ce terme signifie « montagnard » et regroupe des personnes originaires du centre du pays, arabophones et majoritairement musulmans. L’arabe et le français sont ainsi associés aux divers temps de la vie paroissiale, de l’écoute de la Parole au catéchisme.

Nombre de paroissiens se retrouvent les seuls chrétiens de leurs familles.  Des partages ouverts peuvent s’en suivre, tout comme de possibles pressions pour une conversion à l’islam. Adultes mais aussi enfants en témoignent, sans jugement sur leurs proches. Je suis marquée par ce respect de l’autre, par le courage de ces chrétiens, par leur solidarité et leur joie. Oui, le Christ est leur lumière, le socle sur lequel ils désirent construire leurs vies. J’en rends grâce.

Témoignage publié dans Prions en Église, en partenariat avec Bayard Presse