Partir en volontariat c’est prendre le temps et lâcher tout son temps

Anna

coordinatrice de projets sur un site culturel

Ce temps d’Avent qui s’ouvre donne une belle clé de lecture de mon cheminement spirituel de ces trois années de volontariat. Avent comme avenir. Je suis partie pour « prendre du large » dans l’espace et dans le temps pour pouvoir porter un regard nouveau sur ma vie et décider un pas en avant. Je suis partie pour vivre ce temps d’attente d’un à-venir « autre ».

Attendre, infini du verbe aimer. Attendre éveillée, attentive à tout ce qui se passe. Attendre curieuse de la vie qui germe en soi et autour de soi. Attendre présente à chaque instant, pour voir, apercevoir et discerner dans un monde « autre » cet autre monde qu’on porte en son sein. Attendre dans l’espérance, pour prendre conscience qu’une joie et une paix profonde m’étaient données là. Attendre un… deux… trois ans !

Partir en volontariat c’est prendre le temps et lâcher tout son temps, tous ses projets. Accueillir en son cœur ce monde « autre » qui nous accueille – avec ses richesses et ses pauvretés, dans toute sa diversité – creuse de la place en soi. Place pour les autres. Place pour une vie « autre », qu’on n’aurait jamais pu imaginer. Encore faut-il y croire. Croire, non sans vertige, que ce pauvre don de soi au quotidien « ailleurs » a du prix. Croire que Dieu vient et continue de venir au monde par là. Dieu se fraye un chemin en humanité au creux de nos diversités. Il faut partir, partir de soi. Partir, autre infini du verbe aimer.

Je remercie la DCC de m’en avoir offert la possibilité.