J’ai fait le choix d’une vie simple
Philippe
médecin en Haïti
J’ai d’abord vécu dans le presbytère paroissial, avec un certain confort. Ayant à cœur de vivre différemment et de découvrir un mode de vie plus simple, j’ai très vite décidé d’emménager dans une petite maisonnette pour vivre davantage au côté des villageois.
Sans eau courante, ni électricité, j’ai commencé à aller régulièrement remplir mon bidon au puits. N’ayant plus de wifi, j’ai redécouvert des passe-temps oubliés qui ont formé mon nouveau quotidien : lecture, guitare et discussions avec les voisins. Les Haïtiens ont tellement de choses à me faire découvrir que ma curiosité est comblée: leurs croyances mystiques, le vaudou, leur vision politique, leurs techniques de pêche, de cultures… Sans éclairage, je me suis mis moi aussi à vivre au rythme du soleil, une grasse matinée me semble à présent tellement inconcevable. Que de temps gaspillé !
Je me déplace exclusivement à vélo pour mes visites à domicile, mes courses au marché, mon déplacement hebdomadaire dans un autre village à 30km a n de participer à l’élaboration d’une clinique mobile. Ayant connu le faste de la vie citadine, ce mode de vie m’a appris à me contenter de ce que j’ai : la récup’ n’est plus un choix, mais une nécessité ! Je découvre n’avoir jamais vécu avec autant de sérénité depuis ces dix dernières années.