A Kinshasa, être en bons termes avec son voisin, son collègue de travail, ses parents, compte plus que tout
Emmanuel
Chargé de développement associatif
Censés être libres de la plupart de nos choix, en principe tous égaux devant la loi, les pays du Nord nous offrent certainement un cadre de vie généreux et inégalé par rapport à d’autre pays du Sud, sur ces critères. Pourtant, des questions de fond se posent : lorsque nous y pensons, la notion de fraternité nous amène-t-elle à une mobilisation intérieure aussi puissante que les principes de liberté et d’égalité ? Sommes-nous conscients du droit et du devoir d’être une sœur ou un frère pour celui ou celle qui nous fait face dans le chemin de la vie ? Considérons-nous avec autant de valeur les liens interpersonnels qui nous lient et les droits individuels que nous chérissons tant ?
Ces réflexions théoriques m’amènent à une réalité très simple, vécue et observée, dans le cadre de ma mission : à Kinshasa, être en bons termes avec son voisin, son collègue de travail, ses parents, compte plus que tout. « Le lien, c’est notre premier bien. » pourrait-on faire dire aux Congolais… La densité de population des 15 millions d’habitants met à très rude épreuve cette réalité sans pour autant la faire disparaître.
Alors que ce volontariat s’achève dans quelques semaines, je partirai avec la conviction que la coopération internationale devrait être vécue dans une pleine réciprocité, avec autant de volontaires partant des pays dits du « Nord » vers les pays dits du « Sud », que des pays dits du « Sud » vers les pays dits du « Nord »… Le transfert de compétences relationnelles vaut sans doute autant que le transfert de compétences techniques. En bref, si vous perdez le Nord… venez dans le Sud !