En volontariat, Aziliz a découvert une nouvelle manière d’exercer son métier. Elle qui était souvent stressée lorsqu’elle travaillait dans les hôpitaux français. Aujourd’hui à Madagascar c’est apaisée qu’elle poursuit sa mission. Elle rentrera sereine et plus sûre d’elle afin de reprendre travail.
Témoignage d’Aziliz Almy recueillit le 23 juin 2020
· Peux-tu nous expliquer qu’elle est ta mission à Madagascar ?
Je suis infirmière de suivi nutritionnel pour des enfants en dénutrition sévère de 4 mois à 6 ans. Je vis et travaille au sein de la communauté des Petites Sœurs de l’Assomption, et je travaille en collaboration avec une Sœur malgache.
· La mission que tu occupes est une activité que tu avais déjà exercée auparavant ?
Oui et non, j’étais infirmière en France mais je travaillais dans le domaine de l’anesthésie et de la réanimation adulte.
· As-tu eu du mal à t’adapter à cette nouvelle activité ?
Mes précédentes expériences m’avaient permis de développer une certaine polyvalence et une grande adaptabilité. Je n’ai donc pas eu trop de mal à m’adapter, j’ai juste dû acquérir de nouvelles connaissances sur ce nouveau secteur. J’ai aussi dû apprendre beaucoup de choses sur la culture médicale à Madagascar et les soins apportés aux enfants.
La plus grosse difficulté à laquelle j’ai dû faire face a été la barrière linguistique, bien que je sois capable de communiquer au quotidien cela a souvent compliqué mes interactions.
· Ton volontariat t’a-t ’il enrichi professionnellement ? As-tu acquis de nouvelles compétences depuis ton arrivée ?
Oui! J’ai beaucoup appris sur la nutrition et particulièrement sur la dénutrition.
Je me suis beaucoup investie dans la formation avec les familles et les enfants mais aussi dans le soutien scolaire auprès de la communauté des Petites Sœurs de l’Assomption, et de ma collègue qui n’a pas de formation médicale particulière.
J’ai aussi appris à gérer les comptes du centre, compétence qui n’était clairement pas innée chez moi.
· Cette expérience a-t-elle abouti à une réflexion sur ton métier originel ?
Mon désir de partir était déjà le fruit et le moyen pour moi de continuer ma réflexion sur mon avenir professionnel.
Depuis quelques années je ressens un besoin fort de retrouver du sens à mon travail. Ici je l’ai clairement trouvé, mais j’ai aussi pu mieux cerner mon besoin d’un rythme nouveau. A Madagascar, la notion de temps est autre, les choses se font à leur rythme et en fonction des possibilités de chacun, ce qui me permet de travailler plus sereinement.
· Penses-tu à une reconversion professionnelle ?
Bien sûr ! Depuis mon départ il a toujours été évident pour moi que je ne retournerais pas à l’hôpital. Ma mission et le cheminement qu’elle m’a permis de réaliser sur moi-même, n’ont fait que conforter ce sentiment
J’ai plein de projets différents en tête, plein de possibilités, je me sens légère et libre de suivre les projets qui se présenteront à moi. A mon retour je pense m’investir dans l’associatif en attendant…