Justine et Nicolas, partis avec leurs trois filles, nous parle de leur volontariat, avec sincérité, de ce qu’ils vivent en Côte d’Ivoire, en famille : leurs joies et moments plus durs !
« 2 mois plus tard, nous nous sentons un peu plus à l’aise dans notre environnement, nos 3 filles ont entamé une vraie rencontre interculturelle à l’école, pas toujours sereinement d’ailleurs et nous avons TRÈS chaud, la température tournant autour de 38° en moyenne la journée.
Nous avons vécu nos 1ères escapades en dehors de la ville, mais aussi bien pris en main nos missions passionnantes et commencé à ouvrir les yeux sur cette réalité qu’est la vie en Afrique et plus particulièrement en Côte d’Ivoire.
La réalité de l’adaptation au rythme du volontariat
Nous étions bien préparés, et savions que la « courbe de motivation » connaîtrait un creux de la vague…mais on ne pensait pas qu’elle arriverait aussi vite, et nous ferait plonger si bas ! Principales causes, l’accumulation de la fatigue et l’enchaînement des pépins de santé. Le rythme la semaine est intense et il aurait été illusoire de croire que nous y échapperions en partant en volontariat ! (OK, on avoue, on y a cru…un peu)
Les filles démarrent l’école à 7h45 et ne rentrent à la maison qu’à 17h15. Elles restent à l’école le midi (12h/14h30) : plus de 300 élèves dans un « réfectoire » ultra bruyant) et sieste allongée sur des nattes, sans parler de la chaleur…elles étaient épuisées le soir. La semaine de vacances de février est tombée à point et a été l’occasion de réfléchir à une nouvelle organisation. Les filles rentrent maintenant le midi, où une nounou s’occupe d’elles.
Plus concrètement, ma mission est d’épauler Sœur Jeanne en veillant à la bonne marche du foyer : que les animateurs/animatrices/intervenants soient bien présents, à l’heure, disposés et motivés à faire leur cours. Je dois m’assurer que chaque cours est préparé à l’avance et que les cahiers de texte et fiches pédagogiques sont bien remplis.
J’ai également fait connaissance avec mes 4 nouvelles filles !! En effet, la formation à Claire Amitié prévoit de créer un système de « coaching maternel ». Il permet aux jeunes filles accueillies de nouer une relation de confiance et proximité avec une adulte référente, un type de relation qu’elle ne vive peut-être pas/plus avec leur famille. Par des échanges réguliers, plus ou moins formels, les jeunes filles sont accompagnées dans la construction de leur vie et l’acquisition de compétences humaines.
L’accueil de jeunes filles aux parcours de vie difficile
Le profil des jeunes filles accueillies est très variée. Cette année, elles sont près de 70 réparties sur 3 années. Elles ont entre 14 et 30 ans, la plupart vivent sur Bouaké, mais la majorité n’est pas hébergée dans sa propre famille, mais plutôt dans sa famille élargie, chez une connaissance, dans un foyer ou encore chez son employeur. Certaines sont déjà mère de famille (de 1,2 ou 3 enfants et parfois dès 17 ans). Aucune de ces mamans n’est mariée ou vit maritalement. Elles élèvent seules leurs enfants souvent avec un soutien familial. Une autre, originaire du Niger, 18 ans, est la 3ème épouse d’un mari polygame. Quelques rares jeunes filles ont fait le choix de Claire Amitié dans la continuité de leurs études pour suivre une formation professionnalisante. Pour les autres, ce foyer est la dernière chance possible de reprendre en main sa vie. Certaines travaillent en tant que « bonne » dans une famille, elles cumulent alors leur journée de cours (7h30 / 16h) avec leur emploi, et se lèvent donc à 4h du matin pour se coucher bien tard le soir. D’autres ont des parcours de vie très difficile, orpheline ou rejetée par leur famille, expérience de violence sexuelle, prostitution, parcours de drogue…
Les challenges sont nombreux, l’environnement de mission est très agréable. »
Le volontariat : tout plein d’anecdotes à partager !
« …QUAND LE POMPISTE MET DE L’ESSENCE ALORS QU’ON ROULE AU GASOIL
Et que j’ai traversé la ville avec ce plein… Après quelques jours au garage, tout est bien qui finit bien.
…QUAND ON ATTAQUE 5H DE ROUTE ET QU’UN MORCEAU SE DÉCROCHE SOUS LA VOITURE AU BOUT DE 30MIN
Au milieu de nulle part, sous le cagnard ! Heureusement, j’avais un morceau de fil de fer dans une portière. Ça a tenu jusqu’à notre retour ! On prend le virus de la débrouille !
…QUAND TU ENFONCES LA PORTIÈRE DE LA VOITURE DU LIEUTENANT COLONEL DIRECTEUR DES EAUX ET FORÊTS
Qui a été sympa et proposé de s’arranger..pas de nouvelles pour le moment ! Inch’Allah ou Dieu merci, c’est selon ! »