Nous sommes partis fin août avec la DCC en volontariat de solidarité internationale avec nos quatre enfants âgés de 2 ans à 10 ans. Nous habitons à Njombé, une petite ville du Cameroun à deux heures de route de Douala. Nous sommes tous les deux médecins et travaillons pour les centres de santé du diocèse de Nkongsamba. Nos enfants sont scolarisés à l’école camerounaise.
Pourquoi souhaitiez-vous réaliser un volontariat en famille ?
Nous voulions vivre une aventure familiale où nous pourrions découvrir une autre réalité du monde, vivre plus radicalement la sobriété, s’ouvrir aux imprévus, vivre la rencontre. Nous étions convaincus que notre famille serait une force pour rencontrer facilement les habitants et pour nous ouvrir à beaucoup d’aspects de la culture camerounaise.
Comment vivez-vous sur place ?
Dès les premiers jours, les enfants ont lié contact avec ceux du quartier. Voici leur impression quelques temps après notre arrivée : « De la joie ! Tout le monde nous accueille, ceux du quartier, ceux de l’école ! » De belles amitiés se tissent entre petits et grands à la découverte de nos différences enrichissantes. L’école est un vecteur d’intégration et nous donne des clés de compréhension culturelle. Certaines sont particulièrement difficiles : la chicote, le sentiment d’infériorité des noirs… Nous apprécions les discussions constructives que cela suscite avec nos enfants. Nous grandissons ensemble. Exemple de réflexion chez Timothée, 8 ans : « on a l’impression qu’ils préfèrent les Blancs : les Noirs n’ont pas le droit d’insulter les Blancs mais les Blancs peuvent insulter les Noirs. J’aimerais bien être noir pour savoir ce que je suis vraiment pour eux. »


Nous apprenons la joie dans la simplicité.
Votre quotidien au Cameroun est-il différent de votre quotidien en France ?
Cette vie plus sobre nous permet aussi de nous rapprocher plus les uns des autres : nous apprécions les temps de vaisselle, de cuisine ensemble, des jeux ou de jardinage. La découverte pour tous nous met sur un pied d’égalité avec les enfants et nous prenons le temps de partager ensemble sur nos météos intérieures, nos découvertes, nos manques, nos difficultés…
Nous apprécions aussi beaucoup l’exploration de cette nature si nouvelle et luxuriante : plantes, oiseaux, papillons, singes. Les temps de vacances et de week-end sont l’occasion de belles balades et d’apprendre sur les cultures et les traditions camerounaises.
Nous habitons au sein du centre de santé où Jeanne travaille. L’espace devant permet aux enfants du quartier de venir jouer pendant les vacances ou week-end. Foot bien sûr mais aussi d’autres jeux de ballons, jonglages et diabolos, coin lecture, parfois danses ou jeux collectifs… Nous apprenons la joie dans la simplicité.


Comment vos enfants s’adaptent-ils à la façon de vivre locale ?
Les enfants nous impressionnent par leur facilité d’adaptation même si nous mesurons qu’à leur échelle ils vivent tous les chocs interculturels auxquels nous avons été préparés avant notre départ avec la DCC. Chacun, selon son âge et sa personnalité réagit face à cette découverte d’une autre culture, d’une autre éducation. C’est très riche de pouvoir se questionner en famille sur le monde qui nous entoure et la façon dont nous pouvons interagir avec ce monde. Nos deux grands ont essayé de proposer à leur enseignant une autre solution que la chicote pour se faire respecter en classe. Nous apprenons aussi l’humilité de ne pouvoir tout changer.


Nous avons ouvert nos cœurs à l’inconnu et sommes comblés de joie malgré les difficultés rencontrées.
Qu’est-ce que ce volontariat apporte à votre famille ?
Nous ne mesurons pas encore toutes les richesses que cette aventure apportera à notre famille, mais sommes sûrs que nous serons marqués longtemps. Nous avons ouvert nos cœurs à l’inconnu et sommes comblés de joie malgré les difficultés rencontrées.

Pour plus de détails sur notre aventure, vous pouvez lire notre blog lesrobineaucameroun.com