> Que souhaitez-vous vivre avec la DCC en tant qu’évêque accompagnateur ?
Je souhaite vivre mon ministère épiscopal ! Je suis évêque de Tulle et c’est ma mission principale, mais en vertu de la collégialité épiscopale, je suis associé à d’autres missions, soit ponctuelles, soit pour un temps donné, comme celle d’appartenir à la Commission épiscopale pour la mission universelle de l’Eglise, et dans ce cadre, chargé d’accompagner la DCC. J’en suis heureux, car c’est une belle ‘fenêtre’ sur l’Eglise universelle. Quand j’étais jeune, je voulais partir en mission ad gentes. Cela ne s’est pas réalisé, mais, aujourd’hui, à travers ce service épiscopal au sein de la DCC, sans quitter mon diocèse, je vais vivre quelque chose du service de la mission universelle de l’Eglise !
> Quels « passages », correspondances voyez-vous entre l’expérience de la DCC et celle d’un diocèse comme celui de Tulle ?
Comme beaucoup d’autres diocèses de France, celui de Tulle a donné à l’Eglise universelle plusieurs missionnaires. Parmi eux, un saint martyr, Pierre Dumoulin Borie, prêtre des Missions Etrangères de Paris, mort à l’âge de 30 ans, au Tonkin (Vietnam actuel), en 1838. C’est une très belle figure qui m’a immédiatement marqué lorsque j’ai été nommé évêque de Tulle. Nous l’avons mis particulièrement à l’honneur pour le jubilé des 700 ans du diocèse, en 2017.
Aujourd’hui, le diocèse de Tulle reçoit plusieurs prêtres fidei donum venant de plusieurs continents. C’est une richesse pour notre Eglise locale, qui contribue à nous ouvrir à la catholicité de l’Eglise. Plusieurs jeunes ont aussi vécu l’expérience du volontariat avec la DCC. Nous avons un effort à faire, en diocèse, pour ces missions de volontaires ne restent pas seulement des expériences personnelles, mais qu’elles soient partagées dans les paroisses.
> Le mois d’octobre est celui de la semaine missionnaire mondiale. Comment comprendre ce mot mission ?
C’est la nature de l’Eglise d’être missionnaire. Si elle cessait de l’être, elle ne serait plus l’Eglise catholique et apostolique. Il y aura toujours la mission ad gentes, mais la mission est aussi chez nous ! Les prêtres et religieuses venues d’ailleurs nous rappellent l’universalité de la mission et la nécessité que l’Evangile soit annoncé ici et dans le monde entier.
> Quelle parole d’espérance souhaitez-vous partager à tous ceux qui s’engagent avec la DCC (volontaires, bénévoles, donateurs…).
La certitude que le Christ est pour tous ! Et qu’il est avec nous jusqu’à la fin du monde ! La DCC n’est pas d’abord une ONG, mais un service d’Eglise pour qu’à travers ceux qui s’y engagent l’Evangile rayonne partout et pour tous, à commencer pour ceux qui font l’expérience du volontariat. Pour certains d’entre eux, c’est une expérience de première évangélisation, de découverte du Christ et de l’Evangile. La DCC est une des voies possibles pour l’annonce de l’Evangile.
> Quelle est votre citation préférée, ou devise ? Pourquoi ?
Ma devise épiscopale est tirée du livre d’Isaïe : « exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut ». La source du salut, c’est le mystère pascal du Christ. C’est le cœur du cœur de notre foi. C’est un mystère de mort et de résurrection. C’est ce que nous avons célébré il y a quelques jours, en la fête de la Croix glorieuse. Quelles que soient les difficultés de la vie présente, elles ne peuvent pas nous couper de la Source de la joie.
> Un pays qui vous attire beaucoup ?
Je ne suis pas attiré par un pays en particulier. Mais, tout en aimant profondément mon pays, j’ai toujours été curieux de connaître d’autres pays, des cultures différentes, d’autres horizons. Enfant, je disais, paraît-il (je n’en ai pas souvenir, mais des proches s’en souviennent), que je voulais être missionnaire. Devenu adulte, à deux reprises, j’ai manifesté à mes supérieurs ma disponibilité pour aller servir dans une Eglise locale, en Afrique ou en Amérique latine… Mais, il m’a été répondu qu’on avait besoin de moi, ici… Cela ne m’a pas empêché de voyager et d’avoir des liens avec des personnes et des Eglises dans d’autres pays.
> Quel est votre péché mignon ?
Je suis un pécheur et j’aimerais bien n’avoir que des « péchés mignons » ! Mais, à vrai dire, le péché n’est jamais quelque chose de beau, même s’il n’est que véniel. S’il s’agit d’un goût ou d’un intérêt particulier, je peux dire que j’aime la bonne cuisine et que je préfère le salé au sucré.
> Un lieu où vous aimez vous ressourcer ?
Je n’ai pas un lieu privilégié pour cela. Mais, étant un enfant de la campagne, j’aime beaucoup la nature, la mer et la montagne. Les paysages de La Corrèze sont magnifiques. Je vais chaque année en Corse et quelques fois (trop peu, hélas) aux Antilles.
Votre auteur préféré / une personne qui vous inspire ?
Je ne suis pas l’homme d’une seule pensée et donc non plus d’un seul auteur. Mes goûts sont plutôt éclectiques. Les auteurs de l’antiquité, philosophes ou Pères de l’Eglise m’inspirent beaucoup, notamment saint Augustin. J’aime bien Descartes, dont les Méditations métaphysiques sont un chef-d’œuvre de la philosophie française, Pascal aussi, et plus près de nous, Péguy, Bernanos, Lévinas. Les écrits des papes Paul VI et Benoît XVI sont des références pour moi.