Le 5 décembre dernier, plus de 200 personnes assistaient au colloque des 50 ans de la DCC « À la rencontre du monde : l’avenir du volontariat en débat ». Organisé au centre de conférences du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères en partenariat avec France Volontaires, cet événement avait lieu à l’occasion de la Journée Internationale des Volontaires.
Penser l’avenir du volontariat
Le colloque a été introduit par Laurent Bili, Directeur général de la mondialisation, de la culture, de l’enseignement et du développement international du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Économistes, philosophes, sociologues, cadres associatifs, anciens volontaires… Tous les intervenants de ce colloque étaient invités à réfléchir ensemble à la place du volontariat aujourd’hui et demain.
C’est dans cet esprit qu’Arnoult Boissau, président de la DCC, a introduit la soirée : « laissons-nous interpeller : s’il fallait l’inventer aujourd’hui, à quoi ressemblerait le volontariat de solidarité internationale ? »
Expérimenter « l’utilité de l’inutile »
Prendre le temps, rencontrer l’autre, échanger : autant d’expériences fondatrices pour les volontaires. Et si le volontariat permettait avant tout de développer des qualités humaines ? C’est notammant ce qu’a rappelé Anne Panel, directrice de l’association Fert et ancienne volontaire DCC : « Lors de mon volontariat, mes mentors, deux paysans malgaches, m’ont appris l’écoute et la confiance. »
Philosophe et ancien conseiller à la Cour des Comptes, Patrick Viveret a ainsi insisté sur l’importance de cette autre perception du temps que font les volontaires. Pour lui, ils « réapprennent et transmettent l’alternative aux cadences infernales de nos modes de vie actuels. »
Si l’ensemble des participants se sont accordés pour dire que les volontaires recevaient plus qu’il n’apportaient, Elena Lasida, économiste et sociologue, a insisté sur le caractère fondamental de cette expérience. Pour elle, le volontariat forme des « relieurs », des individus qui tissent des liens entre les cultures et entre les hommes.
Vivre la sobriété heureuse
Le second débat « Le volontariat au défi de la transition écologique et solidaire » s’est établi dans la droite ligne de l’encyclique Laudato Si’. Gaël Giraud, chef économiste à l’AFD, a insisté sur le fait que « le volontariat est des rares recours pour faire l’expérience d’une humanité heureuse ».
La solidarité internationale que promeut @La_DCC est une expérience privilégiée pour la transition écologique. #JIV2017 #50ansDCC https://t.co/6TPk9YvfM9
— Gaël Giraud (@GaelGiraud_AFD) 6 décembre 2017
Quel rôle pour les volontaires au retour ? Pour Julien Vidal, ancien volontaire DCC et LP4Y, ses 4 ans de volontariat ont eu un impact fort sur sa vie et son engagement citoyen : « Au retour de volontariat, j’ai questionné d’un œil neuf nos pratiques occidentales : je me suis rendu compte que les solutions étaient peut-être autour de nous. C’est pour cela que j’ai créé le site çacommenceparmoi.org ».
Dans sa conclusion, Guillaume Nicolas, délégué général de la DCC, a rappelé que le volontariat n’était pas qu’une « aide technique. Ce qui le rend pertinent c’est la rencontre humaine désirée de manière réciproque, pour agir en faveur d’un meilleur développement. Pour enrichir notre contribution au développement par l’envoi de volontaires, la DCC expérimente le volontariat de réciprocité. »
Retrouvez en vidéo l’intégralité de cette soirée
En partenariat avec le journal La Croix et la revue Projet.