Avec 25 millions d’habitants sur une surface égale à la France, la Belgique et le Luxembourg, Madagascar est l’un des pays les plus pauvres de la planète. 75% des malgaches vivent avec moins de 2$ par jour et un enfant sur deux souffre d’un retard de croissance. 50% des enfants seraient scolarisés au niveau primaire, 25% en secondaire et 5% au-delà du bac. ¼ de la population vit dans des zones à risque climatique. Seule 10% de la population est salariée, la très grande majorité des gens vit sans argent.
Premier pas à Madagascar en février à l’occasion d’une mission, je suis frappée par la pauvreté, l’omniprésence dans les rues de jeunes et d’enfants qui ne sont pas scolarisés, la multitude de minuscules commerces de rues. Faire reculer la pauvreté parait une tâche démesurée. Un témoignage de Sylvain Urfer, père Jésuite, grand spécialiste de Madagascar, confirme la vision d’une société qui a beaucoup de difficulté à sortir de la pauvreté.
Et pourtant ! Comment ne pas avoir envie d’être présents et d’accompagner les efforts d’Herbert, qui chaque jour parcourt la région de Mananjary à moto pour retrouver des familles et les persuader de reprendre leurs enfants jumeaux abandonnés bébés selon la coutume locale. Pourquoi ne pas répondre à la demande de Sœur Sabine, qui s’épuise en tentant de faire face à la malnutrition et à l’éducation des tout-petits ? Comment ne pas être présent aux côtés de Luc, qui mène à bout de bras son entreprise solidaire et emploie plus de 500 personnes ? Ou encore comment dire non au Père Guillaume, qui veut donner aux Malgaches la possibilité de voir plus loin, d’avoir accès à « du beau » en créant un parc dédié à l’environnement et à la préservation des espèces locales ? Ce ne sont que quelques-uns des visages parmi les dizaines de ceux des acteurs du changement rencontrés en mission à Madagascar.
Face à la pauvreté omniprésente, l’action des volontaires DCC ne sont que quelques parts de colibri… Notre présence ne prétend pas endiguer la pauvreté. Néanmoins il semble que les volontaires ont un vrai rôle à jouer à plusieurs égards. Par une simple présence de « vazaha » (étranger), ils offrent une ouverture sur l’autre et sur le monde, qui contrecarre le côté insulaire. Les volontaires peuvent aussi apporter un soutien aux acteurs locaux qui parfois s’épuisent à tenter de faire reculer la misère, une présence de confiance pour certains responsables et des liens entre églises.
Actuellement douze volontaires sont en mission ou en partance vers Madagascar. Ils travaillent aux côtés des partenaires, parfois avec facilité, d’autres fois plus difficilement mais toujours avec courage et la conviction qu’ils font au moins leur part. Merci à chacun de nos partenaires de nous avoir ouvert leurs projets et leurs espérances pour ce beau et attachant pays de la Terre Rouge.
Virginie Amieux
Directrice du service Relations partenaires et volontaires
Crédit photo : Amieux / DCC