À Wadi El Karm, petit village de montagne au Liban, des jeunes issus des quartiers défavorisés se forment, notamment en agroécologie, avec pour objectif de créer et diriger un centre de loisir qui soit aussi un lieu d’expérimentation agro-écologique. Depuis Beyrouth, Geoffroy, volontaire DCC auprès d’ALPHA, les accompagne en participant à l’élaboration de la stratégie de communication du projet. – TÉMOIGNAGE
Voici bientôt trois mois que je suis arrivé au Liban en tant que volontaire DCC auprès de l’Association libanaise pour la promotion humaine et l’alphabétisation (ALPHA). Fondée par le père Albert Abi Azar au sortir de la guerre civile au début des années 1990, ALPHA est une association humanitaire et sociale qui vise à consolider la paix civile tout en fournissant une aide aux populations les plus démunies du pays. Très impliquée dans l’éducation, la santé ou encore le renforcement des capacités, ALPHA mène aujourd’hui ses actions sur tout le territoire libanais, mais aussi en Syrie et en Irak, conduisant aussi bien des projets d’urgence que des projets sur le long terme.
L’accueil qui m’a été réservé dès le départ
a été particulièrement chaleureux
ALPHA a ses bureaux à Beyrouth, dans le quartier chrétien de Ain El-Rummâneh, où je me rends quotidiennement et où j’ai la chance de travailler avec une équipe remarquable. Remarquable par sa conscience professionnelle, son dévouement au service des projets d’ALPHA, mais aussi par sa gentillesse et sa disponibilité. L’accueil qui m’a été réservé dès le départ a été particulièrement chaleureux, et encore aujourd’hui, je me sens entouré d’une famille toujours disposée à me rendre service et à répondre à mes questions.

Récemment débarqué pour y apporter mes compétences comme chargé de communication, me voilà propulsé sur son projet phare, Agri-jeunesse. Un projet porté par des jeunes libanais qui ont choisi de s’investir dans un entreprise environnementale ambitieuse et visionnaire.
Dans la montagne, où le projet a démarré, j’ai pu accompagner ces jeunes jusqu’à Wadi El Karm, un petit village du haut-Metn où ces quinze garçons et filles se lancent dans une aventure riche et porteuse de sens : la création d’un centre de loisirs en montagne où les jeunes pourront se ressourcer, mais également d’un laboratoire à ciel ouvert de formation et d’expérimentation des méthodes de l’agroécologie ainsi qu’un observatoire de la biodiversité. Un terrain de 8000 m2 abritera une maison actuellement délabrée qui sera réhabilitée et équipée dans le respect des normes écologiques ; une aire de camping, une aire de jeu, un sentier d’observation de la biodiversité, et un terrain agricole.
Ces jeunes se rencontrent régulièrement
et constituent une équipe soudée et enthousiaste, impatiente
de s’impliquer dans le projet qui va changer leur quotidien
et leur offrir de nouvelles perspectives.
Âgés d’une vingtaine d’année, ces jeunes sont pour la plupart étudiants et issus des quartiers défavorisés de l’Est de Beyrouth où l’explosion du 4 août a fait des dégâts très importants. Ils se connaissent déjà bien : tous membres des scouts de la paroisse catholique-Melkite de Bourj Hammoud, ils se rencontrent régulièrement et constituent une équipe soudée et enthousiaste, impatiente de s’impliquer dans le projet qui va changer leur quotidien et leur offrir de nouvelles perspectives. Pendant trois ans, ces garçons et filles de 18-25 ans suivront ensemble des stages et des formations professionnelles dans les domaines de l’agroécologie, de la biodiversité et de l’écocitoyenneté mais aussi de la gestion. Ce sont eux, en effet, qui reprendront l’administration du centre une fois le projet mené à son terme fin 2024.

Pour ma part, je contribue au quotidien à l’élaboration d’une stratégie de communication autour du projet qui vise en particulier les donateurs. Ces derniers étant francophones, mes qualités d’écriture sont particulièrement appréciées. J’ai d’ailleurs débuté une série de chroniques destinées à les tenir informés de l’actualité d’Agri-Jeunesse en même temps que je participe à la mise en œuvre de la stratégie de communication sur les réseaux sociaux. Je donne aussi des cours de français aux jeunes afin de renforcer leurs compétences professionnelles. Pour un jeune français comme moi, désireux de découvrir le Liban au contact du pays dans sa réalité profonde, le contexte est idéal !