En septembre 2018, Célia et son conjoint rejoignaient la Côte d’Ivoire pour y vivre deux missions consécutives avec la DCC. Elle retrace la réalité de son volontariat qui l’a profondément changé.
« Mon volontariat DCC a duré deux ans et cette aventure je l’ai partagé avec mon conjoint en Côte d’Ivoire. Tout d’abord dans une toute petite ville au Nord-Ouest du pays, Odienné, où nous nous occupions d’un dispensaire catholique et d’un orphelinat. Et puis, au bout d’un an, nous avons quitté notre lieu de mission pour des raisons de sécurité terroriste. On a rejoint la deuxième plus grosse ville du pays, Bouaké. Mon conjoint travaillait dans la psychiatrie et pour ma part, j’occupais la mission d’éducatrice dans un foyer de jeune fille.
Entre l’émerveillement, l’ouverture d’esprit et la remise en question, on peut dire que ces deux années d’aventure nous ont bouleversé et profondément changé.
Lorsque l’on prend la décision de s’engager avec la DCC, on a l’impression de partir avec sa cape de super-héros en pensant que notre mission sera de sauver l’Afrique ou tout du moins, le pays dans lequel on est envoyé. Et puis finalement, on se rend rapidement compte que la population ne nous a pas attendu pour vivre son quotidien. Alors en effet, on aide à faire évoluer les idées reçues sur les « blancs », on apporte de nouvelles méthodes ou de nouveaux outils, on échange des idées et des cultures, mais le volontaire doit relativiser son action et il doit se dire que s’il peut aider une ou deux personnes à mieux vivre durant sa mission, alors son volontariat sera pour lui une réelle source d’épanouissement.
Le volontariat fait ressortir des traits de personnalité méconnus ou les fait grandir. Ce qui est sûr, c’est que l’on ne peut rester inchangé après une aventure en tant que volontaire. Pour ma part, j’ai gagné en tolérance et en ouverture d’esprit, notamment sur les religions, les différences, le handicap physique ou mental. Le choc des cultures nous pousse à nous poser beaucoup de questions et à essayer de comprendre avant de juger. Avec notre regard d’occidentaux, de nombreuses mentalités ou actions nous semblent démesurées ou inappropriés au premier abord, mais quand on prend le temps d’y réfléchir, on peut se rendre compte que ce n’est pas si aberrant. Alors il est vrai qu’il est difficile de gérer cette frustration quotidienne d’être impuissant devant tant d’injustice et de pauvreté. Mais on comprend vite que certains changements prennent beaucoup plus de temps et qu’en discutant avec nos collègues ou les personnes que l’on croise sur sa route, on peut faire évoluer les choses et changer certaines mentalités. On apprend à développer sa patience et sa tolérance.
Après deux années de volontariat, je recherche désormais à vivre une vie plus simple et plus écologiquement responsable. On apprend à vivre avec l’essentiel, sans magasin à chaque coin de rue qui nous pousse à consommer toujours plus. On apprend à vivre en se satisfaisant de l’essentiel comme nous l’apprend le Pape François dans son Encyclique Laudato Si’. Je souhaite que mes actions du quotidien soient respectueuses et qu’elles aient un sens social et solidaire. Personnellement, je me suis rapprochée de Dieu durant ma mission en me mettant au service des plus petits comme Il nous l’a appris.
Alors si tu hésites encore à franchir le pas de partir en mission, dis-toi qu’on a tous eu peur de s’engager dans cette folle aventure en laissant derrière nous notre petite routine si protectrice, nos familles, nos amis etc. Mais chaque volontaire est revenu transformé et comblé d’avoir pu poser sa petite pierre à ce bel édifice qu’est l’humanité. »