Anta Akhi au Liban : une deuxième maison pour les jeunes adultes atteints de handicap

ENTRETIEN 1/2 – Anta Akhi est une association libanaise partenaire de la DCC depuis 20 ans. En mission de volontariat comme chargée de communication et projets depuis plus de six mois, Marie nous présente l’association.

Bonjour Marie, peux-tu nous dire ce qu’est Anta Akhi et ce qu’elle fait ?

Anta Akhi « Toi, mon frère », fut créée en 1992 par Yvonne Chami pour « réhabiliter les bien-portants au monde du handicap » et pour assurer une vie de dignité aux jeunes adultes atteints de handicap. Anta Akhi continue depuis bientôt 30 ans, d’accompagner ces jeunes adultes, atteints de handicap aussi bien physique, que mental, régressif ou bien polyhandicap.

Quelle forme d’accompagnement est offerte à ces jeunes adultes ?

La grande Famille du « Foyer de Tendresse » regroupe 163 enfants et jeunes adultes. Une vingtaine sont accueillis en internat permanent, une autre vingtaine en accueil journalier, tandis que 5 jeunes sont accompagnés à domicile. Le club de jeunes réunit plus de 30 jeunes durant les week-ends, le permettant de suivre un programme d’épanouissement personnel ou un programme de formation existentielle afin de pouvoir dépasser leur handicap et devenir témoins d’une joie de vivre malgré les difficultés liées à leur condition. Enfin, 80 enfants et jeunes adultes suivent un programme d’accompagnement spirituel/catéchèse spécialisée. 

A quel enjeu cherche à répondre « Toi, mon frère » ?

Anta Akhi est un lieu de témoignage, qui démontre que l’on peut vivre ensemble, dans la dignité, avec nos différences et nos complémentarités. Les jeunes, souvent issus de familles défavorisées ou bien ayant des parents âgés ou décédés, Anta Akhi devient alors leur deuxième maison. Pour cela, le Foyer de Tendresse décide de les accompagner dans l’acceptation du handicap et dans les exigences qui y sont liées. C’est un endroit où leur personne n’est pas seulement définie par leur handicap, mais bien par les êtres humains qu’ils sont.

Comment ce défi est-il relevé ?

Par quatre leviers différents. Anta Akhi accueille des visiteurs toute l’année et dispense des formations en ligne pour des écoles, des universités et autres groupes. Les formations sont accompagnées d’une forte sensibilisation au handicap. Le but étant d’offrir un nouveau regard sur ce dernier. Deuxièmement, les sorties et activités au contact du public, les messes et l’intégration de jeunes enfants atteints de handicap dans la vie de leur paroisse, à travers la Première Communion par exemple, permettent de promouvoir un « vivre ensemble » entre les personnes accueillies et les bien-portants, afin de les intégrer pleinement à la vie en société. Tout en considérant qu’ils sont tous différents et complémentaires, dans la paix et la joie, par l’amour. Ensuite, Anta Akhi se donne comme mission d’accompagner les jeunes à s’accomplir en tant que personne, leur nature ne se résumant pas au handicap. L’association les guide dès leur plus jeune âge, pour répondre aux questions qu’ils peuvent se poser, par une formation existentielle visant leur épanouissement par une croissance humaine intégrale. Enfin, les familles des personnes atteintes de handicap sont aussi accompagnées par Anta Akhi dans l’acceptation du handicap et des exigences qui y sont liées. Cet accompagnement prend différentes formes : présence, formations, mais aussi soutien concret : transport des jeunes, accueil exceptionnel, soutien financier, entre autres.

Suite de l’entretien – Volontaire au Liban, se confronter au réel pour changer de regard